samedi 30 octobre 2010

LUC en Diois






Pente et côte, surtout pour un habitant des montagnes, c'est un peu exagéré... Quels mots trouver, en ce jour férié, pour parler de Luc Moullet avant de m'en aller chercher un magasin ouvert... Que le lecteur veuille bien m'excuser pour ce début fantaisiste. Je veux pourtant aborder avec le plus grand sérieux le sujet Moullet. Mais pour qui connaît quelque aspect de la vie en montagne, il n'y a pas vraiment de mystère à fusionner le sérieux et la fantaisie, la recherche des mots et la recherche d'un magasin ouvert... Ce que je m'en vais faire de ce pas ! (En ayant déjà pris mon temps, puisque la venue de Luc Moullet au cinéma Le Pestel de Die eut lieu voici deux semaines, le dimanche 9 mai 2010...)

Au menu du matin, pour commencer, Le litre de lait, court métrage (14', 2006) que le cinéaste présenta comme un film-carte de visite, inutile en l'occurrence, considérant que sa carrière est plus qu'entamée… Il y a tout, dans cet exercice, pour dire le talent du réalisateur : un plaisir à cadrer et construire des plans, une grande rigueur dans le montage, le sens du rythme, un scénario ciselé par des dialogues bien écrits… et toujours, sans qu'on en mesure vraiment le degré d'ironie, qui en serait donc le degré de sérieux, quelle est la part de second degré (mot décidément peu technique). Dégusté "à l'aveugle", comme on le fait parfois pour juger des vins, on jurerait voir un Ozon adolescent. Or, d'adolescence, Luc Moullet n'en a plus un depuis longtemps. C'est un cas d'école sans cursus. Un specimen qu'il est difficile de rattacher à une espèce. Un orphelin, en quelque sorte. Le litre de lait ne raconte rien, il fait l'effort d'une chute finale pour mieux nous faire accroire qu'il y avait une histoire. Mais il dit l'essentiel : Luc Moullet, s'il avait voulu être comme tous les cinéastes, aurait fait des films comme ça toute sa vie. C'est, en creux, une belle manière de dire que son cinéma est ailleurs.  Cet ailleurs que j'étais précisément venu chercher. Et que je cherche encore... u





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